Documentation

A l’issue des conférences et des réunions, des synthèses et des documents peuvent être mis à disposition de tous pour poursuivre la réflexion ou la connaissance.

Les documents sont mis en ligne par ordre chronologique.

Compte-rendu

 réunion jardinage

mardi 12 novembre 2024

Présent(e)s : Alain, Caroline, Isabelle R., José.

Intéressé(e)s non disponibles : Jean-Philippe, Joël, Cathy, Anne.

Lieu : 390 route des Bailles Vieux à Mézien.

Durée : 1 h

Merci à tous ceux qui proposent des idées, partagent leurs expériences, apportent leurs savoirs, donnent de leur temps….

La plupart des personnes intéressées mais non disponibles participent à un atelier théâtre le mardi soir. La prochaine réunion sera donc programmée une autre soirée que le mardi.

Les discussions ont duré une heure environ. Les nombreuses idées ou propositions ont été regroupées par thèmes pour une meilleure lisibilité.

A. Partage de connaissances :

  1. Autour de quelques légumes :

Les tomates : échanges autour de la culture sans tuteur, pratiquée par quelques-uns. Pour la culture au sol et pour pallier le risque de pourriture des fruits liée au contact avec la terre, certains pratiquent le paillage ou la pose de treillis soudé plié sur les bords qui surélèvent les feuilles et les fruits.

Les courges :

Discussion sur les différentes implantations :

-sur paillis pour limiter l’évaporation et les indésirables. Problème parfois avec les rongeurs qui s’installent dans le paillis.

-Isabelle les plante directement sur le tas de fumier de cheval frais. Bons résultats.

Une plantation de courge musquée a donné peu de fruits. Pas d’explication.

Au cours de journées estivales, le feuillage des courges se flétrit : c’est une réaction naturelle de la plante pour s’adapter à la chaleur et limiter l’évaporation. Certains arrosent en début de matinée pour limiter le flétrissement.

Il semblerait que la culture de coloquintes à proximité de courges peut rendre toxiques ces dernières. Cela est possible en cas de récupération des graines de courge plantées l’année suivante.

Les pommes de terre :

La culture sous paille est abordée (expériences : Guy-Joël) : elle consiste à poser les plants sur le sol (sans ou avec très peu de préparation). Une fois posées, les pommes de terre sont recouvertes d’une épaisse couche de paille et éventuellement de terre ou compost. Joël a essayé une variante avec pose préalable d’une plaque de carton sous les plants. Plus d’efficacité avec le carton.

Quelques vidéos disponibles :

Isabelle plante les pommes de terre directement dans le fumier de l’année précédente. Bons résultats.

  • Comment limiter l’arrosage ?

Le paillage permet de limiter l’arrosage à 3 par semaine.

Le goutte à goutte : intéressant mais se pose le problème des goutteurs qui se bouchent avec l’eau chargée de sédiments l’été. Alain remplace les goutteurs par des trous de 3 mm percés directement sur le tuyau d’arrivée.

L’arrosage à la raie : tracé d’un sillon entre les lignes de culture avec arrosage important jusqu’à remplissage de la raie. Une fois par semaine.

  • Comment limiter l’usage du plastique dans le jardin ?

Les pots en plastique peuvent être remplacés par des pots en terre : il est possible d’en trouver au printemps en magasin type « Action » mais où sont-ils fabriqués ?

Yves et Michou fabriquent des pots par pliage de papier journal. Durée de vie courte pour des semis rapides (salade…)

Un exemple : https://www.youtube.com/watch?v=Xe2Pq2RJ3v4

Geneviève fabrique des pots à partir de rouleaux de papier toilette.

exemple : https://www.youtube.com/shorts/XAE20uVw_zg

B. « Ensemble, c’est mieux » :

Les discussions portent sur l’intérêt à mutualiser et partager.

L’arrosage : lors de l’absence d’une personne, créer un groupe qui assure l’arrosage de son jardin. Cela évite à une seule personne de le faire sur plusieurs jours, de trouver quelqu’un de disponible.

-Plantation commune de pommes de terre : les pommes de terre prennent beaucoup de place dans le jardin. Peut-on imaginer de regrouper toutes les cultures individuelles sur une seule parcelle ? Changer de parcelle chaque année pour éviter le Doryphore et l’épuisement des sols.

Semis collectif : Chacun fait ses semis au printemps. Imaginer une organisation où chaque espèce est prise en charge par une seule personne (ou deux par sécurité) pour l’ensemble du groupe. Quelles espèces mutualiser : tomates, courges, salades, céleris… ?

Les cueillettes collectives : cueillir est parfois long et fastidieux (groseilles par exemple…). Organiser des cueillettes à plusieurs chez l’un ou chez l’autre. Partage de la cueillette ?

Le désherbage collectif : dans l’esprit des cueillettes, désherber collectivement chez l’un puis chez l’autre.

Construction de nichoirs pour les oiseaux insectivores dans le jardin.

Stérilisation collective : organiser des stérilisations à plusieurs pour rendre plus agréable le travail de préparation, limiter l’utilisation du gaz ou autre source d’énergie, acheter en quantité des surplus de maraîchers… Jeannine a fait don d’un stérilisateur et des bocaux à l’association.

Implantation d’une vigne collective : Dans le passé, Mézien disposait de quelques parcelles de vigne. Certaines habitations ont encore du matériel de pressage et vinification. Imaginer un terrain mis à disposition de tous où serait implantée une vigne collective. Pour info, plusieurs personnes ont déjà planté quelques pieds de vigne sur le hameau.

Poursuite des trocs graines et plants : en février au plus tard pour les graines, en avril pour les plants.

Mise en place d’un jardin partagé : à discuter et organiser.

C. Apprendre, se former :

visites de jardins : régulièrement (une fois par mois ?), se retrouver et visiter un jardin avec présentation des techniques utilisées et espèces cultivées. Repas partagé pour terminer ?

formation sur la permaculture : 3 formateurs connus. Les contacter pour connaître leurs disponibilités et conditions.

conférence sur l’arrosage raisonné : recherche de formateurs. Isabelle connaît une personne sur Château Arnoux.

Organisation d’une soirée ciné-débat à partir du film de Martin Esposito « le potager de mon grand-père » (durée : 1h17). Film intéressant permettant d’aborder l’arrosage, l’amendement naturel, la récolte des semences… Isabelle dispose du film.

Construction d’un four solaire : proposition d’André.

-A l’instar de l’association les éco-jardiniers du 04, organiser une rencontre mensuelle (ou période différente) pour échanger et apprendre. Daniel qui fait partie des éco-jardiniers du 04 est disponible pour nous aider.

Toutes vos remarques pour enrichir ce compte-rendu sont les bienvenues.

Rencontre du 22 novembre 2023

    dans le cadre de

la semaine Européenne de réduction des déchets

Présents : Anaïs, Claire, Caroline, Joël, José, Alain. Invitées, Jeannine et Claire 25.

Durée : de 18 h à 19 h 30

Merci à Anaïs et Joël de nous avoir reçus dans leur domicile.

                                                           INTRODUCTION

Un constat alarmant

– La quantité de déchets plastiques a été multipliée par 20 depuis les années 70

– Nous produisons 350 millions de tonnes par an, cette quantité sera doublée d’ici 2040

– Un des grands symboles de la crise du plastique est l’emballage à usage unique corolaire de la société de consommation (France Nature Environnement)

            * Voir l’état des pays Asiatiques envahis par les déchets plastiques  que nous exportons

            * Voir les 269000 tonnes de plastiques présentes sur l’ensemble des océans, le septième continent (Futura Sciences)

Actualité

– À Nairobi au Kenya, au cours de la 3° session du Comité Intergouvernemental de Négociation, pays pétroliers et lobby de la pétrochimie ont entravé tout compromis pour un texte à la hauteur de la crise du plastique.

38 scientifiques contre 143 lobbyistes ! (Reporterre)

Que faire ?

– Modifier nos pratiques qui participent à ce problème environnemental majeur (puis essaimage des « bonnes pratiques »

            * Voir les actions proposées par les différents organismes (Bibliographie) ADEME, FNE, REPORTERRE, etc.

– User de notre pouvoir pour contrer les entreprises pétrochimiques qui font la loi dans toutes les grandes structures de décisions internationales.

Notre pouvoir est celui de ne pas ou de moins acheter leurs produits.

Une proposition en trois étapes :

I / Réfléchir ensemble et confronter nos pratiques pour   – jeter moins

                                                                                           – prolonger la vie de nos objets

II / Voir comment réduire notre consommation                

                                               – mieux consommer, moins consommer, vers une consommation choisie

III / Quel  rôle Trait d’Union peut-elle jouer pour favoriser le changement ?

                                                           LES ECHANGES

Jeter moins ( le meilleur déchet est celui que l’on ne produit pas)

Nous avons déjà échangé des pratiques sur le compostage avec Audrey du Pôle Environnement de la CCSB, cette pratique est fréquente sur notre quartier.

Comment se passer d’emballages plastiques :

– Utiliser des Bee vraps pour remplacer le film plastique. Tutos sur Youtube https://www.google.com/search?client=firefox-b-e&q=bee+wrap+maison#fpstate=ive&vld=cid:8829b8b9,vid:50VWlxrHItA,st:0,

mais Caroline peux vous donner sa recette.

– Se lancer dans la stérilisation des conserves et pourquoi pas collectivement pour les cuissons…

– Se lancer dans la lacto-fermentation, Claire peut donner des conseils,

– Acheter des produits en vrac ou à la coupe et utiliser ses emballages, pots en verre, sacs en tissus, boîtes, etc.

– Déballer ses produits sur le tapis de caisse en les débarrassant de leurs blisters, action de sensibilisation réalisée par Claire 25.

– Utiliser l’application Yuka qui permet se scanner le code barre d’un produit, donner sa valeur alimentaire, son éco score et propose des alternatives.

– Utiliser des papiers kraft décorés, des tissus, des papiers de journaux pour emballer les cadeaux

– Fabriquer ses produits d’entretien, de soins, de toilette. Des ateliers Zéro déchets avaient été organisés par la commission environnement de la mairie, il serait souhaitable d’en proposer à nouveau.

Ces différentes possibilités ont l’inconvénient de prendre du temps mais ont l’avantage de produire moins de déchets et moins de dépenses, c’est bon pour le porte-monnaie, la planète et pour l’éco citoyenneté.

Prolonger la durée de vie des objets

Réparer, entretenir

– Des contacts sont toujours en cours pour s’organiser en Repaircafé au niveau du quartier.

– D’autre part un annuaire de compétences, savoirs-faire, conseils est en cours d’élaboration (Claire)

– Des ateliers sont également prévus notamment vélo (Joël), pâtisserie (Mireille), chocolats Isabelle D.

– Claire 25 invite à voir le film Low Tech https://www.youtube.com/watch?v=r64jcKmLfLY

Mieux consommer, moins consommer, vers une consommation choisie

Cette problématique rejoint la position de Demain en mains pour qui l’hyper-consommation post industrielle est à l’origine des atteintes graves et irréparables à notre planète.

– Eviter l’achat d’objets à usage unique,

– Partager, créer du commun,

– Etre lucide par rapport au marketing permanent,

– Fabriquer ses produits (voir plus haut), utiliser des produits de base, bicarbonate, percarbonate de sodium, vinaigre blanc, huiles essentielles, etc.

– Toilettes sèches, linge pour remplacer le papier, etc.

– Acheter des produits de qualité qui seront moins chers dans la durée et probablement réparables.

Si vous avez des recettes à partager pour produire moins de déchets,

merci de nous en faire part en retour afin que nous puissions  partager les

RECETTES DE PRODUITS TESTES ET APPROUVES.

Place de Trait d’Union

Notre association a un rôle à jouer en lien avec ses statuts «  Elle se donne également pour objectif d’expérimenter et promouvoir des initiatives sociales et solidaires en donnant à tous-tes des moyens de se rencontrer, de s’informer, d’échanger et de créer.

Elle vise à animer notre quartier, favoriser la convivialité, préserver le cadre de vie de ses habitants, contribuer au développement de la participation citoyenne. »

– Un annuaire de compétences, savoir-faire, conseils est en cours d’élaboration (Claire)

– Des ateliers sont également prévus notamment vélo (Joël) et pâtisserie (Mireille).

– Atelier Zéro déchets à mettre en place.

Les choses bougent dans le bon sens

A écouter minute 6 : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-12h30 et campagne publicitaire de l’ADEME https://www.youtube.com/watch?v=ffcffHWD61g

Sources d’informations 

– Le site de Reporterre https://reporterre.net

– France Nature Environnement https://fne.asso.fr

– ADEME Agence de la transition écologique https://ademe.fr

– ADEME  Semaine Européenne de réduction des déchets https://serd.ademe.fr

Documents supplémentaires

  • Livre de recettes proposées par Marion
  • Autres recettes zéro déchet
  • Le paradoxe du plastique en 10 questions
  • Les produits biosourcés en 10 questions
  • Comment reprendre la main sur notre consommation
  • Semaine européenne de la réduction des déchets. Ensemble, réduire c’est agir

Information débat sur le thème de la déconsommation

Vendredi 6 octobre 2023

Introduction : Alain Magaud

Notre toute jeune association Trait d’union a été crée pour servir de support à la mise en place de projets proposés par les habitants du quartier de Mézien, pour expérimenter et promouvoir des initiatives sociales et solidaires en donnant à tous-tes des moyens de se rencontrer, de s’informer, d’échanger et de créer, pour animer notre quartier, favoriser la convivialité, préserver le cadre de vie de ses habitants, contribuer au développement de la participation citoyenne.

A travers ces objectifs il y a une réelle ambition de créer du lien, de créer du commun, de faire ensemble. C’est une façon de rendre concrète l’idée de bien vivre ensemble.

Et, ce bien vivre ensemble, il semblerait que nous allions en avoir besoin de façon urgente dans les années qui arrivent pour ne pas subir les changements liés à la diminution des ressources naturelles et aux effets désastreux de l’activité humaine sur notre environnement.

C’est donc tout naturellement qu’ayant appris l’existence d’un collectif du nom de Demain en mains, nous avons souhaité mieux le connaître et participer à une large diffusion de ses idées qui, vous allez le voir,  sont en résonance avec les objectifs de notre asso.

Au nom de la collégiale, je remercie le Père Gilbert qui nous a ouvert ce lieu pour tenir notre réunion, la commune de Sisteron qui nous a prêté du matériel et bien sûr Alain Duez fondateur de Demain en mains qui a accepté de participer à cette soirée.

Je vous invite, après sa présentation, à intervenir pour exprimer votre ressenti, poser des questions, proposer des alternatives, bref permettre un débat sur notre avenir et la façon dont nous allons ou pas nous en emparer.

Présentation projet Demain en mains : Alain Duez

Pour mémoire, j’ai créé le mensuel national l’âge de faire en 2005, avec la volonté de sortir l’information alternative des cercles de convaincus. Ayant loupé la cible, j’ai donné le journal aux salariés en 2012. Organisés en scop, ils le publient toujours. J’ai alors entrepris Demain en mains, avec la même intention : toucher le plus grand nombre.

Initialement, le projet était un magazine papier, mensuel et national, à petit prix et gros tirage. Il est ajourné, en attente de partenariats permettant de mobiliser un collectif de lancement suffisant, sur le modèle qui a réussi à l’âge de faire, mais en plus grand. En attendant, notre média est numérique.

Depuis 2012, sa ligne éditoriale a évolué au fil des aggravations des phénomènes écologiques, pour en arriver au sous-titre : osons la déconsommation.

Notre projet part de 5 constats et d’une conclusion que chacun peut faire :

  1. Alors que nous savons que, pour garder la planète viable, le GIEC (Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat) préconise aux pays riches une division par 6 de leur empreinte écologique,
  2. Alors que nous savons que les dégâts envers le vivant, seront incommensurables,       
  3. Alors que nous savons que c’est l’exigence de croissance du capitalisme qui pousse à la surconsommation, cause de toutes ces menaces,
  4. Alors que nous constatons que, soumis aux lobbies industriels et financiers, les gouvernements tardent à agir,
  5. Alors que nous savons que les grands médias populaires aux mains des milliardaires privent la majorité de la population d’informations indépendantes, indispensables au changement,

Nous, consommateurs, qui sommes de fait les acteurs indispensables de ce système, nous avons toute liberté de participer à la résolution du problème écologique en réduisant simplement notre niveau de consommation,

L’heure est peut-être venue de dire haut et fort :

« STOP, NOUS NE JOUONS PLUS DANS VOTRE COUR ! »

C’est de ce slogan dont nous allons parler.


En l’état, nous ne sommes pas en mesure de le médiatiser massivement, condition indispensable pour qu’il soit mis en œuvre à une échelle significative.

Le problème, c’est la mainmise des pouvoirs économiques sur l’opinion qu’ils trompent. Leur puissance est telle qu’il reste peu de place aux médias indépendants. Victime de cette distorsion de concurrence hors norme, ils pèsent très peu dans l’opinion.

Ce n’est pas nouveau et depuis toujours, inacceptable démocratiquement. Mais ce détournement du droit de chacun à être bien informé, a pris un tour crucial : la médiatisation de la décroissance, seule solution à la crise écologique, est dans les mains de médias qui la refusent. C’est gravissime !


A la lutte contre la désinformation, nous joignons donc celle de la surconsommation en tant que principale cause des maux qui accablent le monde. Le consumérisme a fait de la consommation une fin en soi et un modèle social qui se révèle toxique, indépendamment des vrais besoins des gens. Ce qui a fait exploser la consommation d’énergies fossiles en créant l’effet de serre qui réchauffe la planète. La croissance verte est une fable pour retarder les bonnes décisions. Il n’y a pas d’autre solution que la déconsommation qui seule réduirait assez vite la production de CO2. C’est incontournable.

Désinformation et surconsommation sont étroitement liées parce que tous deux indispensables à un système qui exige de la croissance. Il faut tromper les gens pour qu’ils surconsomment. Nous ne sommes pas naturellement boulimiques. La preuve, c’est qu’il leur faut encore dépenser mondialement 650 milliards par an en publicité pour vider les cerveaux comme l’a dit un jour le patron de TF1.

Ce sont deux causes fondamentales qui expliquent la réalité catastrophique qu’il faut faire cesser.

Elles sont tellement liées que la solution est commune : se donner les moyens de médiatisation massive pour populariser une déconsommation citoyenne porteuse de bonheur.

En sommes-nous capables ? La réponse est oui et nous y reviendrons.


Passons à la déconsommation : en quoi cela consiste ? 

Cela dépend.

Si elle est décidée d’en haut, on en voit déjà un aperçu avec le creusement des inégalités et la montée de la pauvreté, la crise du logement, les déserts médicaux, l’inflation qui réduit le pouvoir d’achat tout en augmentant les marges des entreprises et les profits des actionnaires. Ou encore avec les privatisations ou fermetures sournoises des services publics. Ou encore les retraites qui sont retardées. Les exemples sont nombreux de baisse de qualité de vie.

Ou si elle est décidée d’en bas et organisée par nous-mêmes et c’est ce que nous allons voir.

Déconsommer, c’est revenir progressivement à un niveau de consommation correspondant à nos seuls justes besoins, à ce qui est essentiel et suffisant au bien vivre. Il ne s’agit pas de privation. Il faut simplement en finir avec le gaspillage, l’obsolescence, les achats pulsionnels ou ostentatoires, l’argent marqueur social, le tourisme fuite en avant, le luxe, les privilèges, etc. Préférer les usages partagés, la coopération, le faire soi-même, l’entraide… En fait, c’est juste être à l’écoute de ses propres goûts et aspirations plutôt que des sirènes de la publicité, de la mode et des marques, afin de reprendre le pouvoir sur ses vrais choix de vie. Et aussi, de renouer avec le voisinage pour coopérer.

Voyons-en les avantages, au-delà de la satisfaction de contribuer très efficacement à la solution du gravissime dérèglement climatique.

Consommer moins, c’est avoir moins besoin d’argent et donc la possibilité de réduire le travail contraint.

C’est sur cette conversion en temps libre que nous avons le plus à gagner. Parce que le gain sera beaucoup plus que la simple conversion des économies financières en temps libéré. Ce temps libre dont nous avons été abusivement privés (on y reviendra tout à l’heure), nous en avons besoin pour notre émancipation, notre épanouissement, pour sortir du piège conso boulot dodo, pour co-construire des alternatives. Ce sera de la reprise d’initiatives, d’apprentissages, de créations qui apporteront en même temps que les satisfactions des économies supplémentaires. Elles peuvent être très importantes s’il s’agit de construire tout ou partie de son habitat (à plusieurs : voir les Castors) ou de produire son alimentation ou fabriquer ses vêtements…

Temps libéré ne signifie pas oisiveté mais activité librement choisie.


Globalement, la démarche consiste en un changement progressif de modèle économique auquel il faudra mettre la main à la pâte. Les besoins revisités seront satisfaits localement par des communs, notamment sous forme de coopératives citoyennes autogérées. Tout cela existe déjà mais il faudra généraliser.

En prenant de l’ampleur, la démarche de déconsommation citoyenne mettra les actionnaires capitalistes en position de faiblesse. Le rapport de force s’inversera et un rééquilibrage entre rémunération du capital et libération du travail deviendra possible.


Reste à répondre à la question : comment peut-on commencer collectivement une démarche de déconsommation ?

Tout amène à penser que c’est depuis le local que les initiatives citoyennes relatives à la satisfaction des besoins du quotidien, peuvent au mieux se réaliser (hors produits industriels). Puisqu’il s’agit de relocaliser les productions au maximum, de partager, de coopérer, d’échanger, c’est bien au niveau local que les choses doivent s’organiser. Et il nous semble que c’est le groupe local à l’échelle d’un petit territoire, le village, le quartier qui est la première pierre de l’édifice à construire.

En conclusion, nous sommes en présence d’une opportunité exceptionnelle de reprendre main sur notre avenir à l’occasion de cette impasse dans laquelle s’enferre le capitalisme. Saisissons-là sans attendre qu’ils sacrifient nos droits chèrement acquis à leur fichue croissance, voire pire.

Sommes-nous en capacité de mettre en place des outils de médiatisation de masse ?

Oui et de 2 façons au moins.

  1. Nationalement en presse papier à petit prix et grand tirage avec un portage citoyen pour assurer la visibilité supplémentaire indispensable. En clair, avec un collectif de 10 000 personnes, on peut lancer un magazine national à 300 000 exemplaires vendus 40 cts. En entretenant la dynamique, rien n’empêche de penser que le contexte aidant, le tirage puisse monter au million, voire plus.
  2. Localement au sein des groupes locaux, qui pourront à faible coût, diffuser de l’information au-delà de leur propre expérience, visible par tous.

LE CASSE DU SIECLE (spoliation temps libéré)

Si nos droits démocratiques avaient été respectés durant les 5 dernières décennies, nous ne devrions travailler que 15 à 20 heures par semaine. Même Keynes, économiste capitaliste célèbre annonçait en 1930 : en l’an 2030, 15 h de travail hebdomadaire suffiront. Le tout financé par les énormes gains de productivité réalisés avec la robotique et l’informatique qui ont remplacé massivement des centaines de milliers d’emploi productifs. Ce sont des avancées technologiques auxquelles tous ont contribué, chacun à son niveau. Il n’y a donc aucune raison que les actionnaires empochent comme ils l’ont fait le plus gros des profits. Au lieu de cela, la pression a été maintenue artificiellement sur l’obligation de travailler jusqu’à en faire une idéologie, un mythe. Tout en nous faisant miroiter la verroterie du consumérisme, en récompense. Il fallait occuper les gens coûte que coûte, qui quitte à créer des emplois inutiles comme l’a dénoncé l’auteur anglais, David Graeber dans son livre, Bullchit Job (Job à la con      …). Nietzsche l’a dit d’une autre manière : « le travail est la meilleure des polices ». Depuis les années 1970, alors que les robots travaillaient pour nous à produire le nécessaire, en continuant de « sur-travailler », nous avons alimenté la surconsommation dont on paye aujourd’hui la facture.

Extrait article d’Alternatives économiques

Diverses raisons ont été avancées par les économistes, notamment ceux réunis dans l’ouvrage dirigé par Pecchi et Piga (2008), pour expliquer pourquoi Keynes s’est révélé excessivement optimiste : ce dernier a pu sous-estimer l’ampleur des effets de substitution, la capacité des nouveaux biens et du marketing à créer de nouveaux besoins, la force de la consommation ostentatoire et de l’effet de démonstration, exacerbée par l’avènement d’un consumérisme qu’il n’avait guère prévu, etc. L’érosion des gains de productivité à partir des chocs pétroliers joue certainement un rôle, aussi bien dans le ralentissement des hausses de salaires que dans celle de la réduction du temps de travail que les pays développés connaissent depuis ; mais il se peut également que le partage des gains de productivité se fasse moins en faveur des travailleurs. Mais il se peut également que Keynes ait lui-même donné une part de l’explication : l’être humain n’arrive peut-être pas à se défaire du travail pour organiser son existence.

Echanges, débats :

Compte rendu d’après les notes prises par quelques personnes de  la collégiale.

* Comment sensibiliser les gens ? Je pense qu’il y a un besoin d’information indépendante. Les gens ne font plus confiance aux médias dominants.

D’après Pacte civique : sondage sur la sobriété : 75 % des gens sont prêts à dé-consommer. Il faut montrer l’exemple, faire quelque chose,montrer que c’est possible pour que les gens passent à l’acte. Il faut aussi des initiatives communales.

* Comment réussir à convaincre les gens de ce qui se passe ? Le collectif est nécessaire pour que ça commence à ressembler à quelque chose. Les catastrophes sont là.

* La solidarité n’est pas entretenue au contraire. Parlons des pays du sud : pourquoi ne pas créer un impôt supplémentaire qui monte avec les riches et baisse avec les pauvres qui permettrait aux états dont les environnements sont détruits par le dérèglement climatique et nos activités destructrices, de réparer les dégâts et donc rester chez eux. Même un groupe local peut aider , la générosité doit être redynamisée.

* Quel commun pour un groupe local ?

Cela dépend des besoins de ce groupe. Aider des gens à s’installer (agriculteur, boulanger, épicerie..) Structure « modépi » magasin spécial coopératif. La possibilité de reproduire ce modèle sera diffusée dans le média.

* Pourquoi garder un support papier alors que le numérique, on l’a tous à portée de main?A partir du local, on peut utiliser du numérique. Papier= outil idéal pour toucher des gens qui ne sont pas demandeurs. Boîte aux lettres. Au bout de 6 mois on peut relancer les personnes auxquelles on a donné le média papier pour leur proposer d’en parler ensemble. L’idéal aussi, c’est le marché où l’on rencontre et l’on peut toucher du monde. Pour permettre un essaimage par la distribution de proche en proche par des personnes militantes. Lecture plus facile sur un support papier.

* Comment faites-vous pour obtenir un journal de 30 pages à 40 centimes ?

En ajoutant le prix de l’imprimeur au prix de la poste puis la diffusion par les bénévoles on y arrive. L’argent sert surtout à payer les journalistes.

* Pourquoi faire des efforts au niveau personnel alors que les entreprises et l’État ne font rien ?

Si le nombre de personnes qui font des petits gestes augmente, si le nombre de personnes qui refusent la surconsommation augmente, cela pourrait représenter jusqu’à 45 % de réduction de l’empreinte carbone. (Source Carbone 4) . En plus de leur efficacité, les petits gestes créent également un véritable élan d’action, qui peut faire en sorte que tout le monde soit motivé pour agir à son échelle.

*  Différence entre individualisme et individuation ?

L’individuation correspond à une culture du choix, chacun affirmant son autonomie, sa capacité d’orienter son action sans être contrôlé et contraint. L’individualisme, c’est le culte du « chacun pour soi ». Cette capacité à faire des choix, revendiquée par certains, est en jeu dans les positionnements à venir.

*  Nécessité de faire changer les mentalités, sortir des modèles qui nous ont été imposés par les médiats dominants.

*  Développer la vie citoyenne, la participation est une nécessité pour permettre les choix.

* Comment faire entre les personnes qui sont défaitistes et se plongent dans la consommation par « désespoir », ceux qui sont éco-anxieux et ceux qui se sentent seuls et pensent être considérés comme des radicaux , voire des complotistes s’ils prônent la déconsommation ?

* La déconsommation peut-elle être équitable. C’est à chacun de juger de ce qui n’est pas important pour lui, ce dont il peut se passer. Tout le monde ne surconsomme pas de la même façon. Parfois les foyers les plus démunis dépensent une part importante de leur budget pour gommer les signes du décalage social (habillement, smartphone, etc.)

Le besoin de conformité sociale, de statut social, sont souvent les moteurs de consommation qui est insidieusement transmis par les publicités ( parce que je le vaux bien !.., vous aussi profitez de …, l’affaire du mois, etc.)

* Articulation déconsommation / emploi / relocalisation. La déconsommation peut permettre une diminution du temps de travail et la relocalisation peut créer des emplois sur place et éviter les transports couteux et polluants.

* Les solutions émanent de l’intelligence collective (coop citoyennes autogérées, etc.). Il est important de trouver des liens entre les personnes et entre les groupes qui réfléchissent sur les mêmes problématiques.

* Comment permettre aux sceptiques de prendre conscience de la gravité de la situation. Une majorité de personnes sont conscients qu’il faut agir pour sauver notre environnement mais le passage à l’acte individuel est difficile d’où l’intérêt de fédérer, rassembler, échanger, informer afin de créer un élan et une force collective pour contrer les espérances en une croissance verte car la croissance est totalement dépendante des ressources naturelles.

Coordonnées du site Demain en mains : https://www.demain-en-mains.info/fr

SYNTHESE

DE LA RENCONTRE SUR LE COMPOSTAGE

Mardi 30 mai 2023

Organisation : association Trait d’union.

Animatrice : Audrey d’Hilly du pôle environnement chargée de mission de la communauté de communes du Sisteronais/Buech.

Lieu : église de Mézien.

Durée : 1 h30

En introduction, Audrey nous a rappelé que le sujet était vaste et qu’il y avait beaucoup de déclinaisons possibles à partir de cette activité. En faisant un tour de table, chacun a pu exprimer ses actions et ses questionnements. Toutes les personnes présentes compostaient… 

LES DIFFERENTS COMPOSTEURS

Un composteur classique en plastique noir avec une ouverture sur le bas pour récupérer la terre. 

Un composteur « fabrication maison » avec des lattes en bois qui, pour certaines, se soulèvent à la verticale pour récupérer le compost.

Un composteur avec du grillage pour aérer le compost.

Un composteur avec des palettes (idem).

Un simple tas à ciel ouvert posé sur du bidim (feutre géotextile) ou du carton afin d’éviter que les racines n’envahissent le fond.

QUE MET-ON DEDANS ?

Des matières riches en azote :

Les épluchures, les restes de repas, les coquilles d’œufs, les noyaux, pépins, le marc de café, les tontes de gazon, les cendres de bois, les agrumes, les melons, les peaux de banane (les couper en petits morceaux car ils se décomposent moins vite), les arêtes de poisson, les sauces. On peut même mettre des petits restes de viande mais il faut le surveiller (animaux qui retournent le compost) …

Des matières riches en carbone :

Les herbes indésirables du jardin séchées auparavant (pour éviter qu’elles ne repoussent sur le compost), le broyat (vérifier qu’il n’y a pas de plastique, que ce n’est pas du bois traité ou peint s’il vient de l’extérieur), les sciures (attention aux bois traités), les sachets de thé, les cartons ondulés, les mouchoirs en papier, les filtres, les petites branches, les feuilles, les restes de tronçonnage ……

Il faut s’imaginer que le composteur est comme un estomac : si on lui donne toujours la même chose, ce n’est pas bon. On peut mettre un peu de tout mais en petite quantité et en petits morceaux si c’est trop gros. L’essentiel est d’équilibrer entre les matières fraîches qui sont très azotées et les matières sèches qui sont carbonées. Il faut veiller à mettre des éléments qui sont « sains » pas des restes traités comme les fleurs coupées des magasins qui contiennent des produits toxiques. Il faut éviter de mettre des branches d’arbres malades mais aussi des épineux, des branches de cyprès car cela freine la décomposition.

COMMENT OBTENIR UN BON COMPOST ?

Le composteur ne doit pas être trop à l’ombre mais pas en plein soleil non plus (là aussi maintenir un équilibre hydrique)

Il est important de veiller à ce que le compost soit équilibré entre matières carbonées et matières azotées (un seau de matière fraîche, un seau de matière sèche), qu’il soit suffisamment humide mais pas trop non plus (pourrissement), qu’il soit brassé de temps à autre pour l’aérer et maintenir une température suffisamment chaude pour que la décomposition se fasse (un compost peut monter jusqu’à 70°). Il existe des thermomètres à compost.

Un compost est mûr à partir de 9 mois environ. On peut envisager d’avoir deux composteurs pour avoir toujours un compost bien prêt.

Dans le compost, plus les décomposeurs sont nombreux mieux c’est. Les petits vers rouges sont parmi les premiers à arriver et les larves blanches de cétoines sont parmi les dernières. Elles ne sont pas un danger pour le jardin.

Les graines des restes de légumes à « gourmand » (courges, courgettes, potimarron…) qui germent dans le compost ne sont pas bonnes car elles s’hybrident. Soit on les enlève au fur et à mesure qu’elles poussent, soit on ne met pas les graines.

 Une personne mélange, avec de l’eau, de l’herbe séchée, des fientes de poules et un peu de paille. Elle arrose un peu son compost et n’a plus de « repousses » sur ce dernier.

LES DIFFÉRENTES UTILISATIONS DU COMPOST

Quand le compost est bien mûr, on peut mettre la terre obtenue sur le jardin, pour les semis, autour des plantes et arbres que l’on vient de planter.

Pour avoir une terre fine, on peut tamiser le compost et remettre les gros déchets dans le compost qu’on redémarre.

Il y a des personnes qui étalent directement le compost frais sur le jardin, ils y ajoutent de la paille, du carton pour maintenir l’humidité.

Des personnes ont aussi planté des pommes de terre dans de la paille en décomposition (il faut qu’elles soient bien couvertes)

D’autres encore ont semé directement sur le composteur des graines de courges, concombres…

Une personne récupère les épluchures de bananes qu’elle laisse macérer quelques jours pour arroser le jardin, idem avec les orties, la consoude (purins). Ce sont des engrais naturels.

Pour ceux qui ont un compost de toilettes sèches, on peut l’utiliser comme amendement au jardin. Il est cependant déconseillé de l’utiliser au potager, si le processus de compostage n’a pas été parfaitement supervisé. C’est à dire : temps de maturation de 2 ans, suivi de la montée en température, brassages réguliers…

Si on n’a pas de jardin, on peut le donner à une autre personne, à un maraîcher s’il n’est pas en bio.

LA LOI 2024

Dès le 1er janvier 2024, les particuliers devront pouvoir trier leurs déchets organiques.

Cette décision est issue de la loi du 10 février 2020 relative à la lutte anti-gaspillage et à l‘économie circulaire (loi AGEC).

En ville, la présence d’un bac à compost ne sera pas obligatoire au sein de chaque foyer. Sans présence d’un composteur à domicile, les particuliers devront apporter leurs matières organiques dans un composteur collectif.

Ces composteurs collectifs sont gérés soit par les collectivités, soit par des associations citoyennes et même parfois par des magasins engagés dans la transition écologique (chaînes de produits bio, boutiques de vrac…). Dans certaines villes, des habitants de copropriétés ont même créé des composteurs d’immeuble ou de résidence. Les citadins gardent leurs biodéchets dans des sacs compostables ou dans de petits composteurs de cuisine, puis vident le contenu dans des bacs à compost collectifs.

A la campagne, on favorise le compostage individuel en proposant des composteurs, en invitant les personnes à des animations sur le compostage et le lombricompostage.

DES IDEES POUR COMPOSTER SUR LE QUARTIER

  • Demander à la mairie si, le projet de mettre à disposition des administrés le broyat réalisé dans la commune, va se faire
  • Sensibiliser les gens à faire le tri
  • Proposer aux propriétaires de gîtes de faire un composteur pour les gîteurs
  • Mutualiser le compost entre 2/3 voisins
  • Un composteur collectif…
  • Visiter les composteurs des uns et des autres…

BIBLIOGRAPHIE ET SITE

Des livres mis à disposition par l’association :

  • Tout sur le compost : le connaître, le faire, l’acheter, l’utiliser de Lili Michaud éditions Edisud.
  • Compost, un fertilisant naturel pour le jardin de Ken Thompson éditions Ouest France.
  • Petit précis pour faire son compost d’Ivo Pauwels chez Marabout
  • Compost, engrais et traitements bio de Victor Renaud éditions planète nature.

Des dépliants donnés par Audrey :

  • Comment réussir son compost ? ADEME
  • Le compostage et le paillage, jardiner au naturel ADEME
  • Jardiner 100% naturel ADEME
  • Les déchets verts, c’est mon affaire ! de la communauté de communes.

Site de la communauté de communes sur le compostage :

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